Raconte moi ton histoire 6 : La famille de Marie

par | 18 Juin 2016 | Vos histoires | 0 commentaires

Raconte moi ton histoire est une série de récit dans laquelle je VOUS laisse la parole. A vous de nous raconter avec vos vos mots, votre ressenti comment vous avez vécu cette formidable aventure : devenir parents!

Pour ce « raconte moi ton histoire 6 » Marie nous invite à découvrir sa superbe histoire!

– Peux-tu nous dire quelques petits mots sur vous, votre rencontre, votre désir d’enfant, votre parcours (cela peut-être une simple anecdote)

Nous nous sommes rencontrés il y a 10 ans alors que nous étions encore étudiants. Nous avons pris le temps de finir nos études, nous poser dans nos métiers respectifs, nous marier, acheter un chez-nous puis nous avons décidé de nous lancer dans l’aventure de la parentalité.

J’ai toujours eu ce désir d’enfants. Déjà petite, j’étais sûre de vouloir des enfants et si possible assez tôt. J’adorais m’occuper des enfants plus jeunes que moi, je voulais être maîtresse d’école, je travaillais l’été dans les centres aérés mais je voulais une situation bien posée avant d’avoir mes propres enfants donc ce n’est pas venu si tôt que ça non plus ;). Avant d’avoir notre premier, nous sommes passés par quelques difficultés, je tombais enceinte plutôt facilement mais ça ne tenait jamais. Après trois fausses couches, une batterie d’examens qui n’ont rien décelé d’anormal, et beaucoup de peine et de peurs, j’avais du mal à y croire encore. Nous avons adopté un chat parce que nous y pensions depuis longtemps et que le moment s’y prêtait bien (besoin de s’occuper d’un petit être et de penser à autre chose), le jour de la signature de l’adoption, j’étais enceinte de notre premier garçon !

Pour notre deuxième, nous n’avons pas voulu attendre pile le moment où nous souhaitions l’avoir, pensant que ça n’allait pas fonctionner de suite comme pour notre premier. Notre adage était : « il viendra quand il le voudra, on ne se focalise pas dessus ». Si on attend le moment voulu, on va se focaliser et ça ne marchera pas donc le destin décidera. Et notre deuxième garçon s’est installé immédiatement après ces bonnes paroles 😉

1/La grossesse :

– S’est-elle déroulée comme tu l’avais imaginée ?

Pour la première grossesse, pas vraiment, enfin je ne sais pas trop parce que je crois que je ne m’imaginais pas quelque chose de spécifique. Je n’avais aucune attente ou idée du déroulement, trop focalisée sur le fait de déjà réussir à ce qu’il reste bien au chaud. Du fait des fausses couches, même si elles étaient très précoces, j’étais plutôt anxieuse jusqu’au troisième trimestre où j’ai commencé à relâcher progressivement la pression au fur et à mesure de l’approche du terme. Je n’ai pas voulu préparer son arrivée trop tôt, pensant qu’il pouvait disparaître à tout moment. Il faut dire qu’en plus bébé était placé très bas et prêt à sortir bien trop tôt et j’ai dû cesser toute activité à partir du troisième mois et faire des séances d’acupuncture pour le faire remonter régulièrement. Très efficace puisqu’il est arrivé une semaine avant terme.

Pour mon deuxième, j’étais beaucoup plus détendue, je n’imaginais pas une grossesse idyllique mais pas dramatique non plus. On m’avait prévenue à mon premier accouchement que si j’avais d’autres enfants, je risquais probablement à chaque fois la menace d’accouchement prématuré comme pour le premier. En effet, bébé 2 m’a obligée à m’arrêter au quatrième mois mais j’étais tout à fait sereine, il était bas mais pas au point de mon premier. Et je savais que ça n’empêchait pas une grossesse à terme.

Pour les deux grossesses, même si je suis plutôt d’un naturel un peu inquiet, je n’ai pas mal vécu ces soucis de placement car j’étais très bien accompagnée et je n’étais pas alitée, je devais juste ne pas courir partout, écouter mon corps et me reposer.

– Une petite anecdote sur le choix du prénom, son histoire peut-être ?

Pour les deux grossesses, je suis allée sur internet et je lisais à voix haute tous les prénoms (quelques lettres chaque soir) sur un site où ils sont répertoriés par ordre alphabétique, on notait tous ceux que l’on aimait bien. Bien souvent, j’aimais un prénom mais le papa moins et inversement. Et puis un jour, pour notre premier garçon, j’ai lu un prénom et on s’est arrêté tous les deux, c’était le bon, on a regardé sa signification, son histoire, … et ça nous a confirmé notre choix.
Pour notre second, j’étais un peu désespérée car nous avions beaucoup plus d’idées pour une fille que pour un garçon. Et c’est le papa qui un jour m’a proposé un prénom car il l’avait entendu en écoutant un débat sur des jeux vidéo (le commentateur avait ce prénom je crois), j’ai beaucoup aimé. On a regardé d’autres prénoms mais c’était toujours celui-là qui revenait. Le papa était très fier de l’avoir trouvé seul.

– T’es-tu sentie suffisamment épaulée, informée pendant ta grossesse ?

Oui.
Pour les informations concernant la grossesse, l’accompagnement, la préparation à l’accouchement, oui, car j’étais prise en charge dans un cabinet de sages-femmes formidables qui ont à cœur que la femme puisse être actrice de son accouchement. Les sages-femmes nous expliquent tout, même les termes techniques pour que l’on puisse tout comprendre le jour de l’accouchement et que l’on puisse décider de ce que l’on souhaite ou pas dans la mesure du possible. Et puis comme je devais venir souvent pour faire l’acupuncture, puis ensuite les monitoring, … ça me rassurait beaucoup, je voyais ma sage-femme presque toutes les semaines. Le cabinet est à deux pas de chez nous, je pouvais passer si j’avais une inquiétude ou lui envoyer un sms. C’était très rassurant.

– Qu’as-tu préféré ou au contraire le moins aimé ?

Je crois que ce que j’ai préféré, c’est aussi ce que j’ai le moins aimé : être arrêtée très tôt. Je suis admirative des femmes qui peuvent poursuivre leur travail et leurs activités quotidiennes jusqu’au bout. J’étais ravie d’être arrêtée car je pouvais en profiter pour me détendre, faire des petites choses que je n’avais pas eu le temps de faire, regarder des séries… mais en même temps j’étais un peu inquiète de la situation et contrainte dans mes activités et mes déplacements (pas de vacances, pas de possibilité de prendre le train pour aller voir ma famille, …).
Sinon, ce que je déteste le plus, le contrôle chaque mois pour la toxoplasmose et le CMV contre lesquels je ne suis pas immunisée. La nuit avant les résultats, je ne dormais pas beaucoup 😉
Et j’ai aimé pouvoir profiter encore plus de mon mari («oh tu peux m’apporter la télécommande s’il te plaît, elle est trop loin» 😉 ).

2/La naissance :

Libre à toi de nous raconter ce moment avec tes mots <3

Mes deux accouchements ont été radicalement différents. Le premier s’est fait dans la douleur et la confusion, il a été difficile. Le deuxième était rempli de sérénité et de douceur.
La différence : pour mon premier, je faisais entièrement confiance à la maternité, je me disais qu’ils sauraient mieux que moi, que je les suivrais, que c’était eux les professionnels. Pour mon second, je me faisais entièrement confiance, ainsi qu’au bébé et au papa et j’avais décidé que c’est moi qui déciderait de comment ça se passerait car c’était MON accouchement.
Je tiens un blog sur lequel j’en ai déjà pas mal parlé mais je vais tâcher de dire ici ce qui me semble le plus important en quelques lignes.

Pour bébé 1, tout allait bien, comme mes bébés sont placés très bas à chaque fois, l’avantage est que ça descend tout seul le moment venu. Puis il y a eu cordon autour du cou et ça a engendré une détresse respiratoire. J’ai alors vu une armée de personnes débarquer dans la pièce, ne m’expliquant pas vraiment ce qui se passait, me faisant pousser en me coachant comme on était en plein match de boxe, puis décidant en quelques secondes qu’il fallait les forceps et une épisiotomie. Je n’ai appris que plus tard, que si j’avais été placée avant dans une position physiologique et pas gynécologique, tout cela aurait peut-être pu être évité. Mais ce n’est à la limite pas le plus gênant, j’avais peur pour mon bébé, j’aurais été d’accord pour le sortir au plus vite. Le plus gênant à mon sens, c’est que pas une seconde, un membre de l’équipe ne s’est dit que si je hurlais à ce point, ce n’était pas parce que j’avais peur mais parce que j’avais mal et que si j’avais mal c’était peut-être parce que la péridurale ne fonctionnait pas. Personne ne s’est rendu compte de rien, au lieu de cela on m’a crié de me calmer et de pousser moi qui ne sentait absolument pas mon bébé descendre mais juste une douleur globale et confuse qui me propulsait hors de mon propre corps. Alors j’ai pensé moi-même que c’était normal, qu’en cas de forceps, on avait forcément mal. Au moment de recoudre, ce fut là encore à vif et j’ai osé serrer un peu les dents et émettre un son. Là encore le médecin qui faisait les points, au lieu d’essayer de comprendre, m’a asséné d’un merveilleux « vous êtes sensible de cet endroit non ? ». J’étais trop assommée et perdue pour répondre et puis répondre quoi ? Je n’ai compris que lorsque l’on a voulu me mettre dans un fauteuil roulant alors que je pouvais marcher sans problème que quelque chose clochait. La péridurale n’avait pas fait effet.
On ne m’avait pas laissé le bébé dans les bras, on ne lui a pas laissé le temps de trouver le sein, je n’ai pas eu l’impression d’être mère à ce moment-là. Cet accouchement, je l’ai vécu comme une extraction, pas une mise au monde, j’ai encore du mal à dire que ce jour-là «j’ai accouché».
J’ai été gardée plus longtemps que le temps « classique » à la maternité pour cause d’accouchement difficile mais pourtant personne n’est jamais venu vraiment m’expliquer ce qui s’était passé et personne n’a vraiment écouté mon ressenti. On est venu me dire que dans les cas d’un accouchement comme celui-ci, la psychologue passait mais je ne l’ai jamais vue. On m’a dit qu’il fallait absolument que je me repose et que je laisse mon fils à la nurserie mais le service de nuit m’a gentiment envoyé me faire voir quand il a fallu le faire. La sage-femme de jour qui était vraiment adorable avait pourtant donné des consignes.

Pourtant, j’ai toujours estimé que j’avais beaucoup de chance, mon fils allait bien, ça avait été violent mais très rapide, je ne me sentais pas traumatisée physiquement et parlais d’un deuxième quelques jours après ;), je n’ai eu aucun souci et aucune séquelles pour m’asseoir, marcher ou autre. J’ai eu du mal à m’avouer que psychologiquement, c’était autre chose. Quelques temps après, dire et faire dire qu’avoir un enfant ce n’était pas forcément que du bonheur est devenu un « combat ».

Pour bébé 2, j’avais résolument décidé que je déciderais justement. C’est sûr, on n’est pas maître de tout mais on peut l’être un peu et surtout on peut essayer de mettre toutes les chances de notre côté pour que tout se passe bien. J’ai dû apprendre à me faire confiance, j’ai utilisé l’haptonomie, l’homéopathie, l’ostéopathie, les cours de préparation, tout ce qu’on m’offrait était bon à prendre. J’étais bizarrement très sereine malgré ce qui s’était passé la première fois. La sage-femme qui m’a accueillie était formidable, elle a gardé sa place de sage-femme, elle n’a pas décidé pour moi, elle m’a proposé, elle m’a aiguillé quand j’en avais besoin. Elle m’a proposé elle-même la position physiologique jusqu’à ce que la tête de bébé apparaisse, elle a été à l’écoute. Pour la poussée, ma sage-femme m’avait enseigné une méthode qui n’est pas celle que l’on voit habituellement. Lors de l’accouchement, la sage-femme a accueilli cette demande de ma part avec bienveillance même si elle n’était pas convaincue de l’efficacité de la pratique. Elle s’est même rendue à l’évidence lorsqu’elle a constaté que non seulement ça fonctionnait mieux mais que c’était moins violent pour la femme et pour ses organes.
La péridurale dont je n’ai eu besoin qu’à la toute fin a fonctionné.
Mon mari et moi avons été très surpris de vivre un accouchement aussi différent, avec juste deux autres personnes dans la salle et une douceur extrême. Pendant le travail, on plaisantait, il me faisait des blagues, il m’apportait mes petites granules homéopathiques. Mon fils m’a été donné tout de suite, il a trouvé le sein tout de suite, il était déjà apaisé et je n’étais pas fatiguée.
Par la suite, je me suis tout de même trouvée fatiguée notamment car j’avais encore une fois accouché la nuit. A cause de ma première mauvaise expérience, j’ai mis 2 heures à me convaincre que j’avais le droit d’appeler le service de nuit pour m’aider à un moment où je n’étais pas bien. Quand l’auxiliaire est arrivée, elle a de suite pris le bébé, en me disant qu’elle s’en occuperait si je voulais. J’ai dit oui. J’ai pleuré en me disant que c’était un échec, que ça ne devait sûrement pas être normal de ne pas réussir à s’occuper de son bébé toute seule. Mais elle, ça semblait lui paraître tellement normal et habituel de prendre mon fils pour quelques heures une nuit que ça m’a énormément soulagé et que j’ai pu reprendre la main sans problème ensuite.

3/ Les premiers pas avec bébé :

– Comment s’est passé le retour à la maison ?

Le retour à la maison a été difficile après mon premier accouchement. Mon fils a eu de grosses coliques pendant ses trois premiers mois et il ne pleurait pas, il hurlait tout ce qu’il pouvait. Le papa travaillait et souvent très tard, ma famille n’habite pas à côté et je ne connaissais pas grand monde à côté de chez nous qui pouvait comprendre ou m’aider et d’une manière générale, je n’ose pas demander de l’aide. Je me suis donc trouvée assez seule et je n’ai pas forcément osé parler tout de suite de mes difficultés et surtout de mon manque de plaisir à être à la maison avec bébé. Quand vous avez passé des mois et des mois à crier haut et fort que vous vouliez un bébé, que vous souffriez de ne pas réussir à en faire un, vous culpabilisez d’autant plus de ne pas éprouver tellement de plaisir à être avec lui, de ne pas vous sentir pleinement heureuse. En ce qui me concerne, la fatigue accumulée à la maternité était telle que reprendre le dessus était difficile. Puis avec les coliques, la fatigue s’est accentuée, c’est ça qui engendre le reste, la perte de moral, le manque de plaisir, les difficultés. J’ai réussi à faire face grâce à un papa qui m’a soutenue comme il pouvait, la psychologue qui me suivait depuis mes fausses couches, une consultante en lactation à qui je pouvais confier mon désarroi et surtout parce que j’ai repris le travail rapidement. C’est véritablement ce qui m’a sauvé, faire autre chose ! j’avais enfin du plaisir à retrouver mon petit garçon parce que je n’étais pas avec lui la journée et il était plus apaisé avec sa nounou car dans cette dualité mère-fils, je lui communiquais certainement mon stress.

– Vous êtes-vous sentis suffisamment informés pour faire face à ce nouveau petit être ? Si non, qu’auriez-vous aimé savoir de plus ?

Non, je trouve qu’on ne parle pas assez de l’après, de la difficulté que ça peut être, du chamboulement que ça engendre pour la maman mais aussi le papa qui se trouve désarmé face à la situation car il la vit de l’extérieur. J’ai très mal vécu l’après-accouchement pour mon premier. On entend souvent « c’est que du bonheur » mais on ne dit pas assez que ce n’est pas forcément le cas ou pas tout de suite, que ça peut même être d’une difficulté sans nom. Tout cela reste encore trop tabou et pourtant, les femmes qui souffrent dans leur parentalité sont bien plus nombreuses que les autres. Il faut dire les choses, dire que c’est normal, dire que ce n’est pas grave, dire que ça s’arrange mais qu’on ne doit pas rester seule. Pour mon deuxième, j’appréhendais le moment du retour à la maison mais je savais comment ça pouvait être donc c’était plus facile.
Depuis, dans mon cabinet de sage-femme, il y a dans la préparation à l’accouchement, une séance sur le retour à la maison et après l’accouchement, une fois par mois, on peut venir à une réunion de 2h avec d’autres mamans et leur bébé pour discuter de nos problèmes, pour s’aérer un peu, voir du monde si on se sent seule, la séance est très bien menée par les sages-femmes et une psychologue formidable et c’est vraiment un plus, ça devrait être proposé partout. On peut aussi passer voir la sage-femme au moindre souci, appeler la consultante en lactation qui passe à la maison pour aider à l’allaitement, participer aux cours de massage bébé, …
Il faudrait qu’il y ait encore plus de moments et structures pour que les mamans/papas, puissent se rencontrer, partager et ne pas rester seuls.

D’une manière générale, je n’en veux pas à ceux qui ne m’ont pas dit à quel point ça pouvait être difficile, car souvent on oublie, car on ne veut pas faire peur, car on pense qu’il n’y a que nous et on a honte, … mais il faut que les langues se délient un peu plus à présent. Nous ne sommes plus dans une société où tout un village élève l’enfant et s’occupe de la mère, on est souvent éloigné de sa famille, le congé maternité est court, rares sont les employeurs qui mettent tout en œuvre pour faciliter la maternité (horaires, allaitement, …), c’est la société qui doit changer mais pour ça il faut en parler.

 

– Quels ont été vos moments favoris ? Racontez nous 🙂

Pour tout avouer, moi je préfère les bébés après un an, quand ils marchent, qu’on peut leur apprendre beaucoup plus de choses, qu’ils commencent à être autonomes sur certains points. Je suis maîtresse en maternelle et j’aime jouer à la maîtresse même à la maison, il faut que je puisse leur apprendre qqch, partager, montrer, … 😉 les nourrissons, ce n’est pas mon truc, je suis vite dépassée, stressée devant les pleurs, limitée …
Avec mon deuxième qui n’a pas souffert de problème de coliques comme le premier, j’ai tout de même appris à apprécier un peu plus la vie avec un petit bébé et je me rends compte qu’il y a aussi tellement d’acquisitions à son âge.
Mais mes véritables moments préférés ce sont les moments où ils sont entre frères. Mon grand de 2 ans s’occupe très bien de son frère de 6 mois, je profite de ces moments, je sais que les disputes et les bagarres viendront mais pour le moment ce n’est presque que douceur et complicité, ils se font rire, ils se câlinent, le grand montre au petit, le petit arrête de pleurer dès qu’il voit le grand.

Un très grand merci à Marie d’avoir partagé son histoire avec nous, quant à vous qui nous lisez si vous souhaitez vous joindre au projet vous pouvez me contacter par mail à contact@babynosoucy.com

A la semaine prochaine 🙂

Retrouvez les histoires des semaines précédentes

  • semaine 1 : Emilie
  • semaine 2 : Julie
  • semaine 3 : Céline N.
  • semaine 4 : Gwénaëlle
  • semaine 5 : Marièle

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